1. Patrice : Je découvre Eternal Flight avec Positive Rage et votre bio nous apprend que le groupe est né des cendres de Dream Child, qui avait réussit à se faire un nom dans le monde du heavy metal. Tout d’abord, pourquoi Dream Child a-t-il splitté ?
Gérard FOIS : D’abord j’ai voulu faire un jeu de mot et une allusion à notre mascotte le morphoenix qui est une sorte de phénix hybride. Tout début 2001, j’ai décidé de refondre le line up car celui-ci allait vers un mur car le guitariste de l’époque voulait faire beaucoup trop de compromis afin d’être signé et artistiquement cela serait devenu n’importe quoi ! Je tiens à préciser que ce line up n’est pas celui qui avait enregistré les 2 albums. J’ai donc décidé de prendre un nouveau départ avec un clin d’œil au passé (« Eternal flight » était un titre figurant sur le 1er CD) et en partie des idées musicales que je comptais utiliser pour un 3ème album , ainsi que bien sûr des idées toutes fraîches..
2. Patrice : Il s’est écoulé trois ans entre la création d’Eternal Flight et le premier album, ce qui peut sembler long étant donné que Dream Child était un groupe établi, qui devait avoir pas mal de contacts, que ce soit avec des musiciens ou des labels (ndlr : Reaching The Golden States, le dernier, est sorti sur Metal Blade). Pourquoi un temps si long ?
GF : Il faut bien prendre des vacances de temps en temps (rires) ! En fait cela fait seulement depuis février 2003 que nous avons stabilisé le line up et pu travailler de manière plus efficace. A une époque ce n’était pas si facile de trouver des musicos motivés ou disponibles ou alors il faut prendre des sessions men, mais c’était ça ou financer mes vacances (re-rires) ! Et puis même si DREAM CHILD commençait à être reconnu nous étions loin d’avoir une situation confortable, personne ne nous déroulait le tapis rouge, donc il faut savoir relativiser. Il faut aussi prendre en compte la vie privée de chacun, sa vie professionnelle et je préférais revenir doucement mais sûrement avec un bon groupe et faire de la bonne musique.
3. Patrice : Dream Child, Eternal Flight, Reaching The Golden Gates, Positive Rage, tous ces noms de groupe ou titres d’albums invitent à la rêverie, l’évasion ou tout au moins à une attitude et à des réflexions positives. Est-ce un état d’esprit propre au groupe dans son ensemble, comme un mode de vie ?
J’ai toujours pensé qu’il était important de donner une part de fantaisie au public et de lui faire oublier quelques instants les tracas du quotidien sans non plus tomber dans l’excès et la naïveté. L’art, la musique sont un moyen de laisser son esprit s’élever et sont un refuge dans un monde violent (c’est aussi le thème de « Guardians »). Mais c’est vrai que nous dénonçons dans nos textes certains aspects du monde dans lequel nous vivons mais nous ne voulons pas tomber dans un système de pensée négative. Pour moi la création est un acte de régénérescence, de rage positive d’ou le titre de l’album. Nous préférons pousser les gens à prendre confiance en eux, à penser par eux-même plutôt que de les pousser au désespoir et à se replier sur eux.
4. Patrice : La mascotte du groupe est le Morphoenix, créature ailée mi-homme, mi-aigle. D’où vient-elle ? Qui est-elle ? Est-ce une création du groupe ? Y a-t-il un concept général derrière le Morphoenix et le nom du groupe ?
En fait la mascotte est un mélange de phénix (à tête d’aigle), de Morphée et d’un être humain. L’idée conceptuelle de ce personnage vient de moi en effet. 3 titres, « Prelude… », « Back into the light (Renaissance) » et bien sur « Morphoenix » retracent le début d’une histoire, celle d’un homme qui au moment de sa mort reçoit la visite d’une femme et d’un enfant qui lui font lire des sortes d’incantations qui le transcendent en l’être décrit plus haut. Cette créature a le don de passer dans plusieurs dimensions, l’espace et le temps, de pousser dans les rêves ses ennemis, de les hypnotiser ou de les détruire dans un déluge de feu, entre autre ! Un phénix est un oiseau mythique qui renaît de ses cendres donc qui reprend son envol éternellement.
5. Patrice : La pochette de Positive Rage représente le Morphoenix au milieu des flammes dans une posture pour le moins hostile. Je vois bien le lien avec la colère, mais qu’a-t-elle de positif ?
La rage et la colère ne sont pas forcément la même chose. Il faut plutôt voir la rage de vaincre dans ce cas la, de surmonter les obstacles, de revivre à travers de nouvelles créations.
6. Patrice : La septième chanson, Beyond (The Golden Gates), a-t-elle un lien avec le dernier Dream Child, Reaching The Golden Gates ? Qu’y a-t-il donc derrière ces fameuses portes ? L’enfer peuplé de techno-créatures hideuses toutes droit sorties d’une BD de Jodorowski et Gimenez ?
Si c’est pour retrouver derrière ces portes Honorata la trisaïeule je veux bien !!! En fait, j’avais écrit cette chanson pour le 3ème DREAM CHILD et c’est la suite des morceaux « Eternal Flight » et « Torn between two worlds » tirés du 1er album ! « Au delà des portes d’or » c’est aller au delà du système solaire.
7. Patrice : Positive Rage a été enregistré dans vos propres studios et le son est très bon ! Qui s’est chargé de l’enregistrement ? Les studios ne servent-ils que pour Eternal Flight ou est-ce prévu d’enregistrer d’autres groupes dans le futur ?
Merci pour le compliment ! Je me suis chargé de l’enregistrement et du mixage et nous avons pris le temps, sans non plus s’éterniser pour garder de la fraîcheur, pour faire une prise de son optimum de chaque instrument. J’envisage de me servir du studio pour d’autres groupes mais je joue souvent live avec d’autres groupes de reprises donc c’est difficile de libérer des créneaux. Cependant je dois enregistrer en parallèle le projet du chanteur et du batteur d’ELLIPSIS, WHISKEY OF BLOOD.
8. Patrice : C’est Luigi Stephanini qui s’est chargé du mastering, qu’a-t-il apporté à la première mouture de l’album ?
Pour informer tes lecteurs je précise que le procédé de mastering est, pour résumer, fait pour redonner du tonus à l’égalisation des basses, médiums et aiguës, donner plus d’ampleur au son, du volume et utiliser des filtres pour ôter des souffles et bruits parasites éventuels. Le travail effectué par Luigi au New Sin studios en Italie a été excellent et je le recommande à tous.
9. Patrice : L’album vient tout juste de sortir, quels sont vos projets pour la fin de l’année ? Pour 2005 ? Beaucoup de concerts en perspective ?
Pour 2005 nous projetons de jouer plus souvent en concert. Actuellement il est important de faire connaître le groupe par le biais de chroniques, pubs et interviews dans les médias. Le 2ème semestre 2005 sera consacré à la réalisation du 2ème album.
10. Patrice : La bio cite Pink Floyd comme influence, pourtant on ne le ressent pas du tout dans la musique alors qu’une chanson comme The Moon King, qui clôt l’album et s’étire sur plus de 9 minutes, aurait parfaitement pu contenir un break planant ou quelque chose du genre. Vous pensez vous aventurer dans cette direction un jour, ou ce type d’influence restera-t-il sous-jacent ?
En fait cette influence est plutôt celle de Christophe car David Gilmour est un de ces guitariste préférés. Je pense que tu entendras sûrement cette influence dans « Secret Place » ou nous faisons plus de place à l’émotion et laissons s’étirer les notes comme le Floyd. Il se peut que cette influence ressorte sur un passage planant un jour mais ce n’est pas une obligation nous préférons nous laisser porter par l’inspiration du moment plutôt que par des plans établis.
11. Patrice : Toujours dans le même esprit, on sent un concept fort et élaboré derrière le groupe et ce premier album, on aurait donc pu s’attendre à quelque chose de plus opéra-rock au niveau de la musique à une époque ou le heavy speed / power marque le pas. Il y a d’ailleurs une véritable volonté de faire varier les ambiances dans le chant et les rythmes, pourquoi ne pas être allés encore plus loin ?
Non l’album n’est pas un concept sauf la trilogie citée plus haut. Nous ne sommes pas allés plus loin car nous voulions garder aussi une manière de composer avec des mélodies fortes et accrocheuses et si nous avions rajouté d’autres choses j’ai peur que nous ne nous soyons perdus et le public aussi car c’est notre premier album et il faut rester peut-être dans certaines limites même si nous n’avons pas décidé de nous en imposer véritablement. De nombreuses personnes nous ont dit que l’album était riche et qu’il s’appréciait et se dévoilait au fur et à mesure des écoutes ce qui pour nous est un compliment car nous ne voulions pas d’un album avec que des mélodies faciles, qui accrochent rapidement, mais qui se jette comme un kleenex après quelques écoutes. Nous pensons proposer autre chose que le Heavy speed/power traditionnel et des titres tels que « The masks will fall », « All we are », « Secret place » « Real » ou « The moon king » le démontrent amplement. Nous aimons marier le Metal traditionnel à d’autres courant et c’est ce qui donne ce cachet à l’album.
12. Patrice : Merci d’avoir répondu à mes questions ! Je te laisse le mot de la fin…
Merci pour l’interview ! J’invite tes lecteurs à visiter notre site
www.eternalflight.fr.st et celui de notre label
www.cruzdelsurmusic.com pour plus d’infos et merchandising et télécharger gratuitement et en entier le titre « The masks will fall » ainsi que d’autres extraits. Je souhaite que les médias et le public continuent à soutenir les groupes français car j’en ai marre d’entendre les journalistes étrangers dire que les groupes français ne sont pas légions et ne vont pas loin ! Il faut que tout le monde s’y mette ! N’hésitez pas à nous contacter pour nous proposer de jouer par chez vous (
eternalflight@ifrance.com) et à nous faire part de vos impressions sur notre musique !
19/8/2007, 18:13