1. Patrice : Salut Abir ! Tu es responsable promo, un métier souvent méconnu du grand public alors profitons de l’occasion pour le faire connaître un peu plus ! Pour commencer, présente nous Overcome, le label pour qui tu bosses…
Salut Patrice !
Et bien allons-y !
Le label Overcome Records existe maintenant depuis bientôt 10 ans. C’est le fruit de la fusion de deux assos militantes de la scène Hardcore de l’époque : Hard Side, à sa tête David aka « El Patron » Mancilla (Ex Stormcore) de Rennes et Mosh Bart Industries, à sa tête Loic Lepillet aka « Dr. H » de Bordeaux.
Overcome Records se concentre à l’époque autour de trois pôles principaux : l’organisation de concerts et de tournées (Indecision, Deformity, Ensign, Blood For Blood, Arkangel, Endstand, Dillinger Escape Plan, Botch, Converge, Neurosis, Isis etc.. ) , la production de disques (notamment « In This Other Land », qui regroupe les principales formations Hardcore françaises de l’époque) et une distribution Underground par le biais de la vente par correspondance et sur les lieux de concerts un peu partout en Europe, aux Etats-Unis et au Canada.
Il ne faut bien sûr pas non plus oublier les 2 SUPERBOWL OF HARDCORE en 1998 et 1999, qui seront parmi les premiers Festival Hardcore en France.
Suivront les premières véritables prods à proprement parler, Vitality, Children, Indecision, Ananda, Dragbody , Inside Conflict, Like Peter At Home, Milligram, Nostromo et nouvellement Tokyo Sex Destruction ainsi que The Elektrocution.
Au sein d’Overcome, gravite également Bisect Bleep Industries (ex Mosh Bart Industries), un label qui se veut plus expérimental et avant –gardiste, avec les splits Headway/ Awol, Knut/Ananda/ Botch, Cave-In / Children, Merzbow/ Shora et les mcd de Nostromo ou de Burn Holywwod Burn ou encore le double vinyle de SunnO)))…
2. Patrice : Venons-en à ton boulot proprement dit : en quoi consiste-t-il ?
Je m’occupe de la communication externe et interne d’Overcome. Je m’occupe aujourd’hui de promouvoir les artistes d’Overcome Records et ceux d’Overcome Distribution dans la presse, les radios, les webzines, les télés etc.. Je m’occupe des mises à jour de notre site web, j’administre notre forum, j’édite les newsletters. Enfin, je coordonne les flux d’informations qui viennent de l’extérieur vers notre service de Distribution.
3. Patrice : Overcome Distribution, la branche distro du label, ratisse très large au niveau des styles musicaux et des labels (stoner, grind, émo, noise, harcore, etc.). Il est donc impossible d’envoyer des cd promos de toutes vos prods ou de tous les groupes que vous distribuez. Fais-tu des envois personnalisés à tes contacts radio ?
Il est vrai que notre catalogue de distribution s’élargit de plus en plus et qu’il devient humainement impossible de s’occuper de tout ce monde. Je continue quand même de m’occuper de certains labels ou artistes avec lesquels j’ai des contrats de promotion.
Une newsletter mensuelle permet aux radios d’entrer directement en contact avec les labels qui les intéressent. Du coup, j’ai d’avantage un rôle d’intermédiaire on va dire…
4. Patrice : Il ne doit pas être évident de gérer la promo d’une telle quantité de groupes et labels… Te concentres-tu sur les groupes signés par Overcome ou t’occupes-tu aussi de ceux qui sont sur les labels que vous distribuez?
En tant qu’attachée de presse d’Overcome, mes priorités sont bien sûr nos propres productions, je m’occupe cependant d’une promo « light » sur l’ensemble du catalogue d’Overcome Distribution dans le cas où un média me demande un disque dans l’urgence ou dans certains autres cas précis. Enfin, comme je le mentionnais tout à l’heure il m’arrive de travailler à fond en contrat promotionnel sur des artistes en distribution que nous souhaitons vraiment pousser pour des affinités artistiques ou autres, comme Kruger et GSR Music en ce moment, nouvellement Golden Birds sur Paranoid Records.
5. Patrice : Arrives-tu à travailler dans de bonnes conditions avec les radios ? Dois-tu relancer les programmateurs pour avoir un retour sur ce que tu envoies ?
Je travaille dans d’excellentes conditions avec les émissions spés, ce sont en général des gens ouverts et passionnés qui sont généralement là pour la musique point barre.
Puis tu as les programmateurs, là c’est une autre paire de manches, déjà pour des choses un peu violentes en journée ça prend des jours et des jours de pourparlers. De plus, ils sont souvent blasés et n’écoutent que d’une oreille distraite ce qu’on leur envoie. C’est pour ça que je préfère me concentrer sur un réseau de programmateurs spécialisés et heureusement ils sont nombreux en France !
Le problème est qu’il n’y as pas de culture Rock en France, comme les College radios aux Etats-Unis, au Canada ou même en Allemagne. Les programmateurs ici sont souvent très frileux au Rock voire le dénigre, ou en ont une vision très restreinte ou bien suivent les modes du moment… et c’est vraiment ce phénomène qui peut être décourageant, souvent lors de relances qui peuvent n’aboutir à rien du tout..
6. Patrice : Arrives-tu à évaluer l’impact des diffusions radio sur les ventes d’album ?
Les radios ont impact indéniables sur les ventes de disques, diffuser un titre en radio est plus parlant que d’en lire la chronique. Je dirai que c’est du 50 / 50 entre la presse écrite et les radios.
7. Patrice : Tu n’as finalement aucun moyen de vérifier si les radios diffusent bien les cds que tu envoies, n’est ce pas frustrant ?
Non, il n’y as aucun moyen de vérifier... avec l’expérience tu vois bien ceux qui mitonnent de ceux qui sont sincères… il y a la cohérence des playlists d’une part, d’autres part je suis souvent amenée à discuter avec les animateurs, du coup je peux les cerner.
Pour être franche, dans l’ensemble, les animateurs radios et les programmateurs sont plutôt cash dans leur opinions, tu sais tout de suite à quoi t’en tenir et avec le temps à force de discuter avec les gens tu sais quoi envoyer à qui…
8. Patrice : Je suppose que tu as des coups de cœur pour certains groupes dont tu as en charge la promo ;o) Dans une telle situation, est-ce que tu es libre de faire le forcing pour eux ou dois-tu rester neutre et tous les traiter de la même façon ?
Je reste neutre sur les groupes que je n’apprécie pas, en effet nous en avons accepté la distribution pour x raisons et à ce titre je leur doit un travail convenable , ce sont quand même des artistes qui se donnent et investissent beaucoup dans ce qu’ils font aussi mes goûts personnels ne doivent pas entraver leurs efforts . Après je m’enflamme très vite pour les groupes que j’apprécie, je les pousse au maximum (c’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle j’exerce ce métier) , mais jamais au détriments des autres, je garde certaines limites.
9. Patrice : Avant de finir, je vais te faire bosser un peu ! ;o) Quels sont les groupes sur lesquels tu nous conseilles de nous pencher en ce moment ?
C’est une très vaste question, étant donné que j’écoute beaucoup de choses, et bien récemment avec mon asso nous avons fait joué Metronome Charisma, c’est vraiment un groupe charismatique et très intense sur scène. Il y aussi Aenima de Nancy, Victims, le prochain Elektrocution, Golden Birds qui a été une vrai découverte pour moi, Weak sur Mass Productions un petit bijoux Rock’n’Roll, The Set Up sur GSR qui joue un Hardcore très frais et dansant. Gutworm sur Anticulture un jeune label anglais qui m’a mis une baffasse.. le DVD / CD de Sheer Terror.. Rentokiller.. Landmine Spring… voilà ce qui me vient tout de suite à l’esprit
10. Patrice : Qu’écoutes-tu en général ? En ce moment ?
Et bien, les groupes pré-cités puis Fago Sepia un groupe rennais de Post-Rock qui est encore au stade de démo, voici un lien où vous pourrez les découvrir :
http://fago.sepia.free.fr/ . hum quoi d’autres.. From Monument to Masses, groupe de Rock Expérimental qui passe en boucle sur ma platine, Quicksand encore et toujours, Queens Of The Stone Age, Playing Enemy, le nouveau Tokyo Sex Destruction bien sûr. Je suis une grosse fan d’Entombed, des suédois en général he he, Neurosis, Isis, Botch, Knut, Exodus, Cephalic Carnage, Pig Destroyer, Agoraphobic Nosebleed…
11. Patrice : Merci d’avoir répondu à cette interview ! Je te laisse le mot de la fin !
Merci à toi pour l’interview ! Allez à un maximum de concerts et faites-vous plaisir avec du bon son !
17/8/2007, 23:37